RUBRIQUE : Import-export
L’avenir des transferts est aux méthodes alternatives
Comme beaucoup de Sénégalais, Albert Carera tente tous les jours de trouver des alternatives aux transferts coûteux, qu’ils s’agissent de Bana-Bana, de banques classiques ou de confréries religieuses. Car il a besoin de cet argent : après avoir creuser la terre pendant bien sept heures, il devra retourner à Louga. Une de ses connaissances lui a dit qu’un « homme d’affaires italien » (donc un Bana-Bana qui vit partiellement en Italie) est arrivé et qu’un de ses parents lui a confié de l’argent pour la ferme d’Albert.
→ plusLes chemins du Seigneur…
Les Mourides sont, avec les Tidjanes, la plus grande confrérie musulmane du Sénégal. Grâce à l’appartenance de personnes très influentes à cette confession (et notamment, l’actuel président du Sénégal Abdoulaye Wade), cette confrérie a depuis plusieurs années le vent en poupe. Fondée sur la mystique soufi, les valeurs de cette communauté sont simples et populaires : ses leaders exaltent le travail et la solidarité au sein de la société.
→ plusLes banques classiques, ça existe encore au Sénégal
Les premiers à profiter du besoin d’argent rapide au Sénégal ont été les grandes multinationales de transfert d’argent. Puis les banques occidentales ont suivi. Mais leur attitude envers leurs clients les plus pauvres fleure parfois les vieux temps de la colonisation. Certes, pour certains clients sénégalais, ces banques offrent des avantages : si vous avez par exemple un compte en France à la Société Générale, la BNP ou au Crédit Agricole, vous pouvez faire des virements sur des comptes des succursales de ces banques – et cela à un coût dérisoire comparé au 10% de Western Union.
→ plusL’importance des Bana-Banas sur les transferts d’argent
Dans la langue locale, le wolof, « Bana-bana » signifie « pour moi, pour moi » et désigne les commerçants qui font en permanence l’aller-retour entre le Sénégal et l’Europe. Ces Bana-Banas sont surtout actifs dans les régions fortement marquées par les migrations, comme c’est le cas de Louga et de ses environs. Aujourd’hui, l’intégralité du paysage urbain de Louga est marquée par ces « entrepreneurs des temps modernes » : les rues du centre-ville sont bordées de maisons blanches aux jardins fleuris, construites avec l’argent que les migrants ont gagné en France, en Italie ou en Espagne et qui est « revenu au pays » grâce aux Bana-Banas.
→ plusTransfert d’argent : Entre la banlieue et la Savane
Un homme solitaire traverse la Savane dans sa charrette tirée par un âne et, provisoirement peinte en rouge, jaune et vert, les couleurs nationales du Sénégal. Dans ce grand vide brûlé par le soleil torride du Sahel, son sifflement tranquille est le seul bruit que l’on entende à des kilomètres à la ronde.
→ plusFlouss révolutionne le transfert d’argent !
Pensait-il déjà à l’Union pour la méditerranée lorsque Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, commanda en 2006 un rapport, sur l’intégration économique des migrants ? On ne le saura jamais. Toujours est-il que le flux, d’un bord à l’autre de la Méditeranée, est estimé à 7,95 milliards d’euros par an, dont la moitié transiterait de manière informelle. Selon ce même rapport, ce sont les pays du Maghreb qui concentrent plus de trois quarts des transferts : l’Algérie (3,15 milliards d’euros), le Maroc (2,13) et la Tunisie (0,84).
Algérie, mon business
Ses parents arrivent en France dans les années 70 pour y gagner leur vie. Salim B, ingénieur informatique avec 10 ans d’expérience, opte pour le chemin inverse. C’est durant des vacances au bled en 2006 qu’il s’aperçoit que le pays est en plein boom. Ni une, ni deux, lui et trois amis se lancent sur ce marché non parce qu’ils subissent la discrimination en France mais justement parce que leurs affaires sont plutôt florissantes.
→ plus Lire la suite...Rmiste en France, CSP+ à Dubaï
Dans les années 60, leurs pères traversaient la Méditerranée en masse pour venir s’échouer dans le port de Marseille. Certains restaient sur place, d’autres allaient plus au Nord. Tous étaient persuadés, qu’ils allaient enfin trouver un travail, mieux rémunérés qu’au « bled ». Aujourd’hui l’histoire se répète, leurs enfants rêvent de quitter leur quartier pour se rendre au Moyen-Orient, plus particulièrement à Doha ou bien à Dubaï. Sûrs comme leurs grands-parents qu’ils trouveraient un travail avec une bonne rémunération.
→ plusLire la suite...Mon stage au bled
« De belles opportunités se sont offertes à moi », commence Anyss, tout juste âgé de 20 ans. « Une banque à New York et la Barclays Bank de Dubaï que j’avais démarchées pour un stage me proposaient de le faire chez elles » me précise-t-il pour évincer d’emblée l’hypothèse selon laquelle ce choix pour le Maroc aurait pu se faire par défaut. « Le Maroc étant mon pays d’origine, j’ai toujours tissé des liens étroits avec celui-ci. C’est d’ailleurs un pays au sein duquel j’envisage sérieusement d’entamer une carrière professionnelle. »
→ plus Lire la suite...
Par Anonyme