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Autoentrepreneur : la fin du travail au noir ?

Dimanche 21/12/2008 | Posté par Marlène Schiappa

Le 1er janvier prochain, le statut d’autoentrepreneur entrera en vigueur. Selon Hervé Novelli, secrétaire d’Etat aux PME, pas moins de 400 000 nouvelles entreprises pourraient ainsi émerger !

En effet, on pourra devenir autoentrepreneur avec un simple clic sur Internet : terminés les dépôts de statuts aux Chambres de Commerce, les longues files d’attente et les documents à photocopier en 17 exemplaires chacun… Les entreprises d’économie grise, légales mais pratiquées illégalement, pourraient donc sortir du bois : une fiscalité avantageuse, des formalités réduites : comme si l’autoentrepreneur avait été créé pour légaliser le travail au noir ! 

Parmi elles, Amina D. Cette jeune femme a travaillé comme esthéticienne pendant 4 ans, après avoir obtenu son Bac Pro Esthétique, tout en prenant en charge des clients chez elle en sus. Au début, il s’agissait d’amies, de voisines qu’elle maquillait en échange de 10 ou 20 €. Petit à petit, la demande a crû et elle a commencé à vendre des soins et des prestations à des inconnues, envoyées par le bouche-à-oreille. À tel point qu’elle a quitté son emploi salarié d’esthéticienne dans un salon pour se consacrer à son activité. Tout fonctionne oralement, sans contrat, sans devis, sans facture, mais en trois mois, son agenda est rempli : Chaque jour, Amina D. se rend chez 1 à 4 clientes !

Certaines habitent près de chez elle, à Clichy-La-Garenne, (Hauts de Seine) mais d’autres sont plus loin : « Demain, je vais maquiller trois adolescentes dans le 17e arrondissement de Paris. Elle se rendent à une fête d’anniversaire et veulent être bien maquillées. » Les jeunes filles paieront 70 € chacune pour la prestation, en liquide. « Le soir même, je vais à une fête d’entreprise dans les Yvelines. L’agence d’événementiel qui l’organise me paie de la main à la main pour faire une démonstration aux invitées : 300€. » Le reste de sa semaine est tout aussi chargé : maquillage pour un mariage, cours en public devant un grand magasin parisien, soins du visage à domicile, offert en cadeau de naissance à une jeune maman et tarifés entre 100 et 350 €.

Officiellement, Amina D. est sans emploi. Comme elle a démissionné, elle ne touche pas d’Assedic, et n’a fait aucune demande d’allocations. « Je travaille, même si ce n’est pas déclaré, je suis maquilleuse et entrepreneuse, hors de question d’être une charge pour la société ! » Elle n’a aucun document concernant son entreprise, et pour cause, son entreprise n’a pas d’existence légale : pas de cotisation, pas de sécurité sociale, pas de retraite… « Ça m’a toujours semblé trop compliqué. Mais je commence à regarder… » Si, en devenant autoentrepreneur, Amina s’engage à s’acquitter d’impôts (un peu plus de 1%) et de charges, elle bénéficiera en revanche d’avantages : déduction d’une partie de son loyer en « frais professionnels », achats de fournitures à des prix avantageux, (elle serait exonérée de TVA, à 19,6%, par exemple).

Chaque mois, Amina D. gagne un peu plus de 2 000€, cash. Elle rentre donc dans le cadre du statut d’autoentrepreneur : pour une activité de services, le chiffre d’affaires ne doit pas excéder 32 000 € annuels. En vue du 1er janvier, elle a déjà des projets : « Je pourrais enfin avoir des plaquettes commerciales et démarcher des gros clients. » Pour le moment, Amina D. se contente de cartes de visites : trop peu sérieux pour prendre un rendez-vous avec une maison de production, et travailler pour le cinéma : son rêve d’enfant.

Marlène Schiappa

Marlène Schiappa -

Réactions des internautes

auto entrepreneur
Lundi 19 Septembre 2011, 19:58
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Intéressant ce profil qui montre bien la nécessité de ce statut qui finalement répond à une véritable attente de beaucoup de personnes (dont je fais parti) et qui y ont trouvé un bon moyen de créer une entreprise avec une idée de base qu'il aurait été trop complexe de concrétiser autrement.

C'est un bon complément de revenu également pour beaucoup de personnes que je connais !

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