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« La diversité est dans nos gènes »

Mardi 06/07/2010 | Posté par Nadia Moulaï

Jean-Louis Chaussende, président de la Fondation d’entreprise KPMG France, premier cabinet français d’audit, d’expertise comptable et de conseil, parle de l’engagement de sa société en faveur de l’emploi dans les quartiers populaires. Deux grands axes : la création d’entreprises et le microcrédit.

 

 

C’est une fondation que nous avons créé il y a trois ans. Nous consacrons près de 300 000 euros par an pour accompagner différentes actions en faveur de la diversité. En 2007, nous avons lancé « le programme lycée», en faveur des  lycéens professionnels. Nous ciblons les classes  des filières professionnelles, Bac pro, BTS notamment. Nous travaillons avec une vingtaine de lycées partout en France mais principalement dans les zones urbaines sensibles. Notre travail consiste à accompagner les jeunes jusqu’à leur obtention du diplôme. Ce sont les salariés volontaires de KPMG qui conduisent intégralement cette action.

 

Vous êtes impliqués en faveur de l’égalité des chances. D’ailleurs, vous avez récemment signé un partenariat avec l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économique). Pourquoi ?

 

Après cette première phase de partenariat avec les lycées, nous pensons que l’une des façons de sortir de la précarité est de créer son propre emploi. Comme vous le savez, l’ADIE est un organisme qui propose des microcrédits aux personnes exclus du circuit bancaire. Nous accompagnons le porteur de projet pour mener à bien son projet d’entreprise.

 

Concrètement, qu’est ce que cela donne ?

 

Nous allouons des bourses pour aider certains jeunes à franchir l’obstacle financier. Parallèlement nous attribuerons des prix pour tel ou tel créateur. Le financement oscillera entre dix et vingt mille euros. La première phase est d’aider les jeunes à obtenir un diplôme dans notre secteur d’activité. La deuxième phase est d’accompagner les porteurs de projets à crée leur entreprise et enfin nous les aidons à accéder aux marchés publics.

 

Une fois accompagné, que devient le créateur ? Ne risque t-il pas d’être lâché dans la nature…

 

Nous démarrons dans cette affaire, nous n’avons pas encore le recul suffisant. Mais on peut vous garantir que nous nous efforcerons de les suivre. Les gens de chez nous qui vont rentrer dans ce système suivront les jeunes créateurs, et ils auront des contacts réguliers.

 

Comment ces futurs entrepreneurs sont-ils sélectionnés ?

 

Nous arrivons en appui de ce que fait l’ADIE. C’est elle qui va sélectionner par rapport à ses critères habituels. Cet organisme a un savoir-faire de plus vingt ans dans  tout ce qui entoure la création d’entreprise et plus particulièrement, le financement par le microcrédit.

 

Depuis la crise de 2007, on sait qu’il y a une sorte de volonté de moralisation du système financier. Pensez-vous que le microcrédit puisse être une solution ?

 

L’environnement est certes tendu. Mais l’expérience positive de l’ADIE révèle que  malgré cette tension économique, des jeunes créateurs se lancent dans des activités novatrices. Le microcrédit selon les chiffres actuels est une manière de sortir de la précarité. C’est une manière de moraliser la création d’entreprise.

 

Mais la création d’entreprise offre bien moins de garantie qu’un emploi en CDI…

 

La mentalité française est marquée par un manque de prise de risque individuel. Mais cela change. Beaucoup sautent le pas en se faisant aider bien sûr par des organismes pour mener à bien leur projet entrepreneurial. Et la création d’entreprises se développe de plus en plus aujourd’hui. L’exemple de  l’auto-entrepreneur est parlant.

 

C’est un statut décrié tout de même…

 

Il y a des statistiques assez impressionnantes, même si effectivement il faut regarder de plus prêt les disparités.

 

A l’échelle des quartiers, on constate souvent que la création d’entreprises se fait  souvent par défaut ?

 

Effectivement. Nous constatons le même phénomène dans les lycées professionnels. Les jeunes y sont souvent là par défaut. On a une obsession de l’enseignement général. Nous devons donc les aider à adhérer à cette démarche et les accompagner pour valoriser leur projet. Notre fondation est là pour semer des petites graines, pour donner aux jeunes à se former, créer et développer.

 

Pourquoi vous intéressez-vous aux banlieues aujourd’hui. Parce que c’est en vogue ?

 

L’idée de départ, c’est de permettre à nos agents de s’investir dans des projets sociaux, culturels ou éducatifs. Et donc pas nécessairement dans les banlieues. Nous parrainons par exemple le lycée du Mont Blanc, en Province. Nous nous intéressons au projet et non à la zone géographique du projet. Notre démarche est globale et cohérente.

 

Plus globalement le groupe KPMG emploie des personnes du monde entier en France. Y a-t-il des actions en faveur de la diversité dans les procédures de recrutement ?

 

Non pas du tout. L’accès à l’emploi dans notre groupe se fait de manière classique. Nous avons une culture mondiale. Et notre recrutement est par essence mondial. Nous tâchons de valoriser la compétence sans tenir compte des origines. C’est dans nos gènes depuis des décennies. Au siège de la Défense, nous avons près de 41 nationalités différentes. Nous avons une culture d’ouverture au monde, mais nous n’avons pas de process dit de « diversité ». La diversité se pratique naturellement.

 

Propos recueillis par Chaker Nouri

Nadia Moulaï -

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Anonyme
Vendredi 27 Juillet 2012, 03:17
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kugfuyfujy

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