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Une matinée avec de futurs entrepreneurs de Corbeil

Mardi 02/12/2008 | Posté par Elisa Mignot

1/2 Maison de la création. Trois maisons de la Création d’Entreprises (MCE) existent en France depuis 2006. Ces expérimentations du gouvernement Villepin veulent mettre le pied à l’étrier des futurs entrepreneurs de quartiers défavorisés. Élisa a passé sa matinée à la MCE de Corbeil-Essonnes...

Comme chaque mois à la Maison de la création de Corbeil-Essonnes, de jeunes entrepreneurs – ou en passe de le devenir – viennent chercher informations et conseils. Thème de la matinée ? Élaborer son business-plan. Serge Mbongo, animateur de cette Maison de la création, est maître de cérémonie. Il introduit ses invités : un expert comptable, un banquier et deux entrepreneurs.

Dehors, il fait froid et gris, c’est la grève, il y a un RER sur deux, mais la salle est presque pleine. Une dizaine d’intéressés vont écouter pendant près de trois heures ces intervenants leur donner des conseils et surtout leur dire que créer son entreprise, c’est possible, mais qu’en se préparant correctement on peut éviter un certain nombre d’écueils. Moquette bleue au sol et aux murs, fenêtres et stores jaunes canari, écran où vont défiler des PowerPoint, le décor est posé. Stylos aux aguets, feuilles vierges prêtes à se faire griffonner, silence, on peut commencer.

1er acte : L’expert-comptable, « le médecin généraliste de l’entreprise, explique-t-il, car il a des compétences fiscale, financière, juridique et sociale. » Une fois le concept de l’entreprise développé et l’étude de marché entamée, il recommande de faire appel à un de ses coreligionnaires – « et pas un illégal » – pour élaborer un business-plan. Non seulement parce que le projet sera ainsi « au plus proche de la réalité » mais aussi parce que ce sera « un gage de meilleure sécurité face aux organismes ».

2e acte : Le banquier acquiesce et détaille ce qu’il veut trouver dans un business-plan : tableau de financement, tableau prévisionnel d’activité et tableau de trésorerie. L’accord d’un prêt dépendra ensuite des garanties apportées par l’entrepreneur mais surtout de la cohérence de son projet. « Il faut être un pro du domaine dans lequel on se lance », martèle-t-il.

Les feuilles se remplissent et l’on note à toute vitesse les paroles du conseiller clientèle de la Banque populaire. Certains ont l’air un peu dépassé, d’autres savent manifestement tout à fait de quoi on parle. « Ils n’en sont pas aux mêmes étapes, explique Serge Mbongo. Quelques-uns ont déjà une idée précise d’activité, un lieu, éventuellement le début d’un business-plan mais parfois ils n’ont pas de projet, juste l’envie de créer leur entreprise. »

Le silence règne. Peu de questions sont posées malgré les injonctions de l’animateur : « Soyez libres, posez vos questions, ce sont des pros. » Pédagogue, il demande aux intervenants : « Mais est-ce vraiment important de faire un business-plan ? » « Évidemment », répondent-ils en chœur. Les moues et haussements d’épaule de l’assemblée suggèrent que c’est bien compris.

3e acte : Les entrepreneurs venus témoigner. Il y a M. Saint-Hubert, plombier pendant 15 ans, dont l’entreprise existe depuis 4 mois. Il fait du dépannage et de l’installation de chauffage et plomberie à Corbeil. « M. Mbongo m’a vraiment orienté, insiste-t-il. Il m’a présenté aux structures qui pouvaient m’aider. » À ses côtés, M. Prussien, originaire de la cité des Tarterêts, à deux pas d’ici, qui a ouvert il y a un an avec deux associés une boutique d’équipements sportifs. « Pour faire notre business-plan, on est venus ici à la Maison de la création pendant 6 mois tous les jours. Ça a vraiment accéléré nos démarches. »

L’assemblée jusque-là assez muette, sans doute concentrée, s’anime et pose des questions sur leurs parcours, le temps qu’il a fallu pour créer leur entreprise, les vacances qu’ils ont prises (ou pas), le prix de leur expert-comptable… La matinée se termine dans un joyeux brouhaha d’échanges de conseils et de numéros. La majorité des participants veut prendre un rendez-vous avec M. Mbongo. Au cours de cet entretien, ils définiront un « parcours d’action ». L’animateur sort son agenda chargé tout en remerciant ses invités.

Rideau, c’est la fin de la réunion mais le début d’un long parcours pour ceux qui iront jusqu’à la création. L’année dernière, sur 900 personnes venues aux réunions, 400 se sont rendues régulièrement à la Maison de la création, 200 ont été suivies par Serge Mbongo et une vingtaine seulement ont créé leur entreprise.

Par Elisa Mignot

Elisa Mignot -