Un jour de décembre à Nantes…
Lundi 29/12/2008 | Posté par Anne Dhoquois
La scène se déroule à Nantes, dans le quartier du Breil Malville, le 11 décembre dernier. Le pôle associatif accueille les « Journées d’études et de mobilisation de l’économie sociale et solidaire » organisées par l’association Les Ecossolies. La dite association est née en 2004 pour développer l’économie sociale et solidaire (ESS) sur la communauté urbaine nantaise en associant à la démarche divers acteurs (entrepreneurs, pouvoirs publics, réseaux de l’ESS…). Développer l’ESS dans les quartiers est l’un de ses chevaux de bataille. Car créer de l’activité, c’est bien. La créer en mettant l’homme au centre des projets, c’est mieux… L’homme ou la femme. Ici, au cœur du quartier, c’est elles qui témoignent en majorité.
Elles disent leurs difficultés à trouver des financements et même à ouvrir un compte bancaire, mais aussi leur envie de créer leur emploi qui dans la restauration qui dans les services à la personne… Se donner les bons tuyaux et les bons contacts, telle est l’une des missions des Ecossolies et de ses Journées, organisées régulièrement.
Marï-Am Sao est une habituée de la manifestation. Figure emblématique de l’association, elle anime sur le quartier un groupe de femmes via sa structure baptisée « Tak Après » qui ne demandent qu’une chose : « prendre leur vie en main et développer leur quartier ». Oui mais voilà, selon Marï-Am, ça coince au niveau institutionnel. Pas de coup de pouce et ça végète. Et pourtant, d’un espace de convivialité entre femmes, le groupe veut créer de l’emploi et devenir une structure économique viable. En deux mots, être aidé pour sortir à terme de l’assistanat. « Il faut laisser les gens voir grand, rêver grand, faire grand, et leur donner envie d’avoir envie d’investir le quartier », assène Marï-Am.
Dans la salle du pôle associatif, le débat s’engage. Comment transformer une association conviviale en entreprise de l’économie sociale et solidaire ? Telle est la question posée. Un acteur associatif de la Roche-sur-Yon prône les contrats aidés et la nécessité d’une réflexion poussée sur le statut d’un porteur de projet. Une élue locale tente elle de donner des clés de compréhension de la nécessité de choisir entre les projets… et notamment de ne pas aider ceux qui seraient douteux sur le plan de la réglementation. Oui mais avant d’avoir les moyens d’être en règle, que faire de cette multitude de micro-projets qui n’attendent qu’une chose : prendre leur essor pour créer des emplois et des lieux de vie, deux denrées parfois rares dans les cités.
Le débat restera en suspens, mais il a le mérite d’être posé et de permettre à des individus de se donner du courage pour poursuivre le combat. Car s’en est un, affirme Marï-Am loin de baisser les bras pour autant : « Je suis tellement admirative du dynamisme des femmes du groupe et de leur capacité à faire pousser une fleur blanche immaculée dans une bouse de vache. »
Anne Dhoquois
Par Anonyme