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«Un conseil aux jeunes de banlieue qui cherchent du travail : Contactez-moi!»

Jeudi 13/11/2008 | Posté par Marlène Schiappa

Sur Facebook, vous pouvez entrer en contact avec Alain Juppé ou Arnaud Lagardère en quelques clics. Les offres d’emploi informelles foisonnent et les groupes professionnels sont de plus en plus nombreux. Mais est-ce vraiment efficace ? Arash Derambarsh, le médiatique « Président » de Facebook, nous répond

Vous avez sûrement déjà vu et entendu quelque part le télégénique et charismatique « président de Facebook », Arash Derambarsh, puisque lui-même avoue que « Seul Jérôme Kerviel a pu stopper mon plan média » tout en précisant qu’il n’est pas « dans le coup d’éclat permanent ».

À la fois directeur de collection dans l’édition, étudiant en droit et criminologie dans le but de devenir avocat, et ancien candidat à la Mairie de Courbevoie, Arash Derambarsh est bien placé pour parler du recrutement sur Facebook. Il explique au Business Bondy Blog pourquoi ce réseau social est une chance pour les jeunes de banlieue et comment il peut faciliter la recherche d’emploi…

Arash Derambarsh, vous êtes un self made man, issu de la diversité…

… Non, pas du tout, je ne suis pas dans la part « diversité ». La France est un pays, entier, je n’aime pas faire du communautarisme. En revanche je suis pour la discrimination positive, les affirmative action des États-Unis. Pour l’aspect travailleur, j’ai redoublé 4 fois durant ma scolarité, ce qui fait ma force, c’est ma volonté.

C’est-à-dire… ?

C’est « L’œil du tigre » ! [ndlr : le nom de son blog] Mon père est réalisateur, ma mère est photographe, mon frère jumeau Sia est parti aux États-Unis… Et quand j’étais étudiant, pour gagner ma vie, j’organisais des soirées avec le tout-Paris. Ca m’a donné une grande rigueur dans le travail et dans la gestion du carnet d’adresses. Aujourd’hui, mon réseau est très puissant. C’est comme ça par exemple que j’ai organisé la grande soirée Obama avec la fille adoptive de Jacques Chirac, Mohamed Dia et d’autres… Si je ne peux pas rentrer par la grande porte, je rentre par la fenêtre. Par exemple, quand je me suis présenté pour la première fois à une élection, (aux législatives de 2007) j’ai obtenu 1% ; aux dernières municipales [ndlr : Arash Derambarsh était un des benjamins de l’élection, candidat Divers droite à Courbevoie] 4.4% : j’ai triplé mon score. En 2014, pour les prochaines municipales, je ferai encore mieux. C’est ça, l’œil du tigre.

C’est ce que vous avez fait par exemple en vous faisant élire Président de Facebook ?

Au moment de cette élection, Facebook était peu populaire en France. Je portais un message rassembleur sur la culture française et la francophonie (à l’époque, c’était un site exclusivement anglophone) et contre la cybercriminalité. Trois activités me tiennent à cœur : l’édition est mon pilier gauche, le droit est mon pilier droit, et le pilier central, ma passion, c’est la politique. J’ai un parcours très cohérent, quand on regarde bien. Ça m’a permis de briser des plafonds de verre médiatiques : dès l’âge de 18 ans, on parlait de moi dans les journaux locaux, ensuite Le Parisien ou VSD ont commencé à la sortie de mon livre, mais avec cette élection, j’ai été invité au Grand Journal de Canal +, sur Europe 1… Mais attention, c’est une présidence virtuelle : je suis sérieux, mais je ne me prends pas au sérieux.

Vous avez donc reçu, j’imagine, beaucoup de demandes d’aide ou d’embauche ? En tant que recruteur, vous servez-vous beaucoup de Facebook ?

Oui, il y a des gens qui me sollicitent, je réponds toujours quand je peux donner un coup de main ou orienter les gens vers les bons interlocuteurs. Mon compte Facebook est ouvert en permanence dans un onglet, comme un mail. Moi-même je m’en sers pour recruter par exemple des stagiaires. Je regarde les profils, je reçois des candidatures…

Vous pensez que cette pratique va se généraliser ? On pourra bientôt postuler via Facebook ?

Peu de recruteurs le font [ndlr : les milieux « parisiens » et les métiers des médias, des RH et de la communication y sont surreprésentés] mais c’est culturel. Aux États-Unis, c’est entré dans les mœurs, mais en France, on est formaliste.

Quel est l’intérêt de Facebook pour des jeunes de banlieue sur le marché du travail ?

C’est une chance exceptionnelle, qui nous met tous sur un pied d’égalité : les contacts se nouent plus facilement, tout le monde est à la portée de tout le monde.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui voudrait se servir de Facebook pour se faire embaucher ?

Me contacter. Être le plus sincère possible, et être simple, honnête. Si on veut contacter des grands patrons ou des célébrités, il ne faut pas les effrayer.

Par Marlène Schiappa

Marlène Schiappa -