Trouver des investisseurs en temps de crise : aïe, aïe, aïe !
Mercredi 06/05/2009 | Posté par Alexandra Turpin
Mohamed veut lancer son entreprise de football indoor. Nous le suivons au cours des étapes de sa création. Les contours de son projet sont désormais entièrement définis mais il lui manque le plus dur : le cash !
J'avais rencontré Mohamed, il y a quelques mois, dans un salon pour futurs entrepreneurs. Il avait déjà des idées bien précises sur son entreprise mais recherchait alors un local pour terminer son business plan. Ce n'était pas une mince affaire. Pour une salle de football indoor, le choix du local est évidemment déterminant.
Il s'agissait de trouver un lieu adapté, dans un quartier accessible. Sans compter que les loueurs sont parfois peu rassurés par l'idée d'une salle de foot. Aujourd'hui, c'est chose faite, Mohamed a trouvé un local. Mais, sans financement, il n'est pas sûr de pouvoir le garder. « J'avance tant bien que mal avec une épée de Damoclès car si je ne crée pas mon entreprise, je risque de perdre le local au profit d'une autre société intéressée par ce local », explique-t-il.
Trouver de l'argent pour monter sa boîte n'a jamais été une partie de plaisir, mais en temps de crise, la tâche est encore plus rude. Déjà, en décembre, Mohamed estimait que le financement allait être « le nerf de la guerre ». Il ne s'était pas trompé. « Je suis à la recherche d'investisseurs mais la conjoncture actuelle fait que personne n'ose se lancer. J'ai rencontré quelques banques qui ont le même discours : les temps sont durs ». La crise, la prise de risque, les coûts élevé : les investisseurs n'osent pas franchir le pas. Mohamed travaille en collaboration avec Altedia (un groupe de conseil en management et ressources humaines). Ensemble, ils ont chiffré les dépenses, proches de 150'000 euros. Il doit en trouver les deux tiers chez des fournisseurs extérieurs.
Pour convaincre les investisseurs potentiels, il cherche, tous les jours, de nouvelles pièces à apporter à son dossier. Ils relance les différentes associations d'aides. Mais surtout, il prend des rendez-vous avec des entreprises intéressées par son projet afin de collecter des lettres d'intention. Il est effectivement plus facile de convaincre avec l'appui des futurs clients. Des sociétés de football indoor marchent très bien en ce moment, comme l'atteste un récent reportage de TF1. Quand le projet est bouclé et qu'on travaille dessus depuis des mois, bloquer sur le financement est évidemment frustrant. Pour autant, Mohamed ne songe pas à arrêter l'aventure : « Le financement est la démarche la plus difficile, surtout lorsque l'on monte le projet seul mais je ne perds pas espoir car je sais que mon projet est solide ».
Alexandra Turpin
Par Anonyme