Plan Espoirs (déçus) Banlieue
Lundi 02/02/2009 | Posté par Nadia Hathroubi
PLAN BANLIEUE. À la veille du premier anniversaire du Plan Banlieue, initiée par Fadela Amara, Nadia dresse un bilan des mesures qui devaient relancer les banlieues. Le Business Bondy Blog publiera dans les prochains jours des enquêtes réalisées par département
« On ne peut plus se satisfaire de bricolages [...] Nous avons besoin d’une autre politique de la Ville. [...] Il vient une heure où protester ne suffit plus ; après la philosophie il faut de l’action », s’indigne Fadela Amara, le 22 janvier 2008 à Vaulx-en-Velin. Ce jour-là, la Secrétaire d’État propose une approche de la politique de la ville différente de ses prédécesseurs et fixe pour objectifs, la création de 45 000 emplois pour les jeunes, l’ouverture de trente sites « d’excellence scolaire », un demi-million d’euros pour les transports. Première difficulté, le jour même, Christine Boutin, son ministre de tutelle, affirme qu’elle ne croit pas en un plan spécifique pour les banlieues.
Puis Fadela Amara doit faire face aux associations de quartiers, mécontentes d’avoir été refoulées au meeting de Vaulx-en-Velin. Il est en effet difficile de faire entendre les revendications des « jeunes des quartiers » quand ils restent dehors !
Le 8 février 2008, le président de la République, Nicolas Sarkozy, s’engage de façon ferme sur le sujet qu’il déclare « priorité nationale ». L’attente est donc forte, sur le terrain.
Mais à quelques semaines du premier anniversaire du Plan Espoir Banlieue, la situation n’a pas beaucoup évolué. L’explication invoquée par Fadela Amara en décembre dernier lors de l’émission Dimanche soir politique (ITélé) : « Certains hauts fonctionnaires freineraient des quatre pieds. »
Sur les 45 000 contrats d’autonomie, prévus en trois ans, « on en a à peu près signé 2 000 », reconnaît la secrétaire d’Etat qui se veut malgré tout rassurante : « Mais le rythme s’accélère, il y a 300 contrats d’autonomie signés par semaine. » Pour rattraper ce retard, Fadela Amara table sur 20 000 signatures en 2009, au lieu des 18 000 prévues.
Ces contrats prévoient une bourse de 300 euros par mois pour les jeunes qui sont accompagnés individuellement pendant six mois dans leur recherche d’un emploi d’une durée minimum de six mois, ou une formation qualifiante. Les plus téméraires seront aidés dans la création de leur entreprise. Ce contrat est renouvelable une fois. Au total, le contrat d’autonomie doit être proposé à 15 000 jeunes par an, pour un coût attendu de 250 millions d’euros sur 3 ans.
Les dysfonctionnements n’épargnent pas non plus la mise en place du « busing », une trouvaille américaine, censée favoriser une plus grande mixité sociale dans les écoles. Le Président de le République, Nicolas Sarkozy avait fixé l’objectif de 50 communes. Fin 2008, seules sept communes expérimentaient ce modèle d’affectation des élèves des quartiers dans des écoles plus favorisées.
Seule bonne nouvelle, le gouvernement a annoncé le déblocage anticipé de 350 millions d’euros pour la rénovation des quartiers sensibles. D’ici 2013, c’est une enveloppe de 12 milliards d’euros qui est prévue.
Nadia Hathroubi
Photo de François Lafite
Par Anonyme