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Patron à 26 ans, c’est possible !

Lundi 20/10/2008 | Posté par Zineb Mirad

Portrait de Rachid Khaldi, un jeune entrepreneur qui a commencé par de la maintenance informatique avant de faire évoluer son entreprise vers la production de clips vidéos pour agences de communication

Il y en a qui rêvent, une fois leur bac en poche, d'un poste bien payé ou d'une brochette de diplomes d'éducation supérieure. Pour Rachid Khaldi, c'était patron ou rien : « Quand j’ai eu mon BTS, je me voyais mal travailler pour quelqu’un. Même si mon idée n’était pas encore précise je savais que je n’avais qu’un rêve, monter ma petite entreprise. » À l’époque Rachid n’a que 24 ans ! Il commence à travailler pour l’association l’OMJA (l’Office Multimédia de la Jeunesse d’Aubervilliers). Il y entre en tant qu’animateur-multimédia où son potentiel et sa motivation n’échapperont à personne. « Quand je suis arrivé à l’OMJA j’avais déjà mon projet en tête. » En effet, pour Rachid cette association est un réel coup de pouce. Motivé et passionné, il sait déjà où il veut aller et avec qui. Mohamed, son frère aîné, a fait la même formation que lui, ils sont donc tous les deux assez calé en informatique. « Dans mon quartier, à chaque fois qu’un ami ou qu’un voisin avait un problème informatique, on l’aidait. C’est comme ça que m’est venue l’idée ! »

C’est en 2006 que l’aventure commence pour Rachid, accompagné de son frère Leur projet en tête les frères Khaldi décident de foncer tête baissée : « On est partis de rien, on ne savait même pas comment monter une entreprise. » Et les débuts sont difficiles. Notamment parce que les deux frères travaillent à côté comme animateur et ne peuvent se donner à 100 % pour leur société. Durant un an, l’entreprise familiale tournera grâce à la vente de produits informatiques (ordinateur, clé USB), mais aussi grâce au dépannage. « C’est vrai que les débuts ont été très durs. Quand tu commences avec un capital de 6 000 euros et que ton seul local c’est ta maison, tu te remets vite en question. »

Malgré tout, Rachid y croit dur comme fer et ne baisse pas les bras. Si son entreprise de multimédia, Réseau maintenance réussit à passer le cap de la première année, Mohamed décidera cependant de démissionner pour devenir salarié de son entreprise. De son côté, Rachid reste animateur, tout en se découvrant une passion pour la vidéo C’est lui qui mettra en place un réel carnet d’adresses et rencontrera notamment la présidente de l’agence de communication Nouvelle cours, Samira Djouadi, future créatrice de la fondation TF1. « De fil en aiguilles on a réussi à mettre en place un réseau. Quand Samira avait besoin pour ces reportages de support-vidéo elle faisait toujours appel à nous. C’est comme ça que l’on a évolué, et qu’on s’est mis à la production de spots, et de clips. » Ainsi, grâce au bouche-à-oreille et un travail acharné, l’entreprise de Rachid fait un bond en avant et commence à se faire une place. La création d’un nouveau pôle vidéo au sein de sa société constitue un réel tremplin.

Aujourd’hui l’entreprise de Rachid a changé de nom, elle s’appelle désormais Nouvelle toile : « "Nouvelle" c’est pour rester toujours d’actu et "toile" ça fait penser au cinéma et à la fois au support numérique qu’est Internet. » Rachid travaille toujours comme animateur, pour des raisons financières essentiellement. Aussi, parce qu’il a du mal à couper le cordon avec l’association OMJA qui l’a fait mûrir et lui a permis de faire évoluer son « P’tit bébé ». Car depuis, le jeune entrepreneur a pu embaucher et se constituer une équipe : Rachid, et Hakim (qui est animateur vidéo au sein de l’OMJA) qui s’occupent du pôle vidéo et de la production de clips et de spots. Mohamed et Farid (ancien camarade de classe de Rachid) gèrent quant à eux le multimédia et l’informatique.

« Hakim et Farid ont tous les deux un réel potentiel et on a un très bon feeling. Hakim m’a initié à la vidéo. Avec Farid, on était ensemble en BTS, et on a tout de suite senti qu’on allait dans la même direction. » L’équipe s’est agrandie, Mais la société de Rachid ne lui permet pas encore d’en vivre aisément : « J’ai aujourd’hui une famille et je ne sais pas ce qui peut arriver demain. Je préfère garder mon autre emploi. » D’ici janvier 2009, il espère quand même pouvoir se donner à 200 % pour sa boîte. « Pour des raisons de sécurité également je n’ai pas demandé à Farid et Hakim de quitter leur emploi. »

« Dans le pôle numérique où je travaille à l’OMJA, on a appris aux jeunes à écrire des scénarios, à monter des reportages, des vidéos et c’est là que j’ai eu un déclic. » Plus motivé que jamais et enfin installé dans une boutique à Aubervilliers, il peut désormais se consacrer à la production cinématographique. « L’objectif pour l’année prochaine, c’est la production de reportages, mais aussi la création de programme courts. Je pense que l’équipe en place est vraiment complète et que l’avenir nous réserve encore pleins de choses. » Et peut-être la possibilité de faire suffisamment de bénéfices pour pouvoir payer…

Zineb Mirad -