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« Nous avons toujours considéré que notre département s’en sortirait par le travail et pas par autre chose »

Mardi 28/10/2008 | Posté par Elisa Mignot

Raynald Rimbault, délégué général du Medef 93 Ouest, explique comment le syndicat français des patrons guide les jeunes entrepreneurs dans leur projet, quitte à parfois à les décourager

Quel rôle joue le Medef 93 Ouest dans le département ?

On essaye de susciter des vocations auprès des jeunes diplômés issus des « quartiers » et d’aider ceux qui veulent créer leur entreprise. Dans ce cadre-là, nous travaillons sur des projets mixtes entre l’école de commerce HEC et une centaine de jeunes du département. D’autre part, et en tant que groupement patronal représentant du Medef, nous travaillons en étroite collaboration avec des plates-formes d’initiatives locales telles que Plaine Initiatives, Entreprendre 93 ou Initiative 93. Ces plates-formes ont un rôle de collecteur de projets de créateurs d’entreprise. Et notre rôle à nous est de mobiliser des entreprises sur leur accompagnement. 

Nous faisons appel à des professionnels de notre réseau, capables de déterminer si les projets qui leur proposés sont viables ou non. Cette expertise est principalement fournie par des chefs d’entreprise et des banquiers qui sont bénévoles. Il y a donc une étude approfondie dès le départ.

Quels regards portent ces professionnels sur les projets soumis ?

Beaucoup de projets leur sont présentés mais ils sont loin d’être tous réalisables. Pour éviter que certains jeunes aillent dans le mur et se retrouvent dans une grande détresse, ils interviennent et leur expliquent les raisons du refus. Parfois, il vaut mieux les décourager : ça leur permet de relativiser et de réfléchir un peu plus à leur projet et à leur avenir. Il faut savoir que banlieue ou pas, peu importe, la création d’une entreprise reste la même. Ce qui compte est le contexte économique. Créer une entreprise, c’est répondre aux besoins d’un consommateur ; c’est être en phase avec ce public-là. Il faut donc créer un modèle économique qui fonctionne là où on le créé.

Tous les Medef départementaux font-ils ce travail d’accompagnement ?

Oui, ils le font tous plus ou moins... Il est vrai que nous sommes très engagés sur tout ce qui est aide à la création et développement de l’entreprise. On est très impliqués dans ce qui permet de valoriser le travail des jeunes, et des moins jeunes également. Pour ça nous utilisons un réseau économique local particulièrement actif, c’est notre force. Le tout en prenant en compte le contexte un peu particulier du département : il est un des premiers dans le secteur économique mais aussi un de ceux qui accumulent le plus de difficultés sociales. En fait, nous avons toujours considéré que notre département s’en sortirait par le travail et pas par autre chose.

Que faire aujourd’hui pour faciliter la création d’entreprise en banlieue ?

Ce qui manque aujourd’hui dans le domaine de la création d’entreprise en banlieue, c’est, je pense, de simplifier les démarches mais aussi la vision qu’on a de la création d’une entreprise. C’est essentiel. Quand je vois des jeunes qui vont à la mairie pour créer leur affaire... Vraiment je me dis qu’ils se trompent de portes. Après ils vont aux Assedic ou je-ne-sais-où... C’est un vrai parcours du combattant. Au final, seuls quelques-uns arrivent jusqu’aux plates-formes d’initiatives. Alors que ce sont ces structures qui font le lien entre les secteurs privé et public et qui peuvent les aider. Cette simplification est en cours mais il faut absolument la développer. Il faut de l’information, de l’affichage, de la visibilité pour que soient identifiées les structures d’aide. J’ai même une proposition : un centre d’appel consacré à la création d’entreprise à l’échelle du département.

Propos recueillis par Elisa Mignot

Elisa Mignot -