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« Mon mari est policier mais je travaille au noir »

Mercredi 05/11/2008 | Posté par Marlène Schiappa

Mais comment font les autres pour gérer leur budget ? Patrice est « flic ». Lui et sa femme ont accepté de nous ouvrir leurs comptes. Le Business Bondy Blog passe au crible les entrées et les sorties de cette famille de Sevran

Comme tout policier, Patrice D. se plie à des horaires de travail fluctuants. Heureusement, sa femme Lara, vive et toujours de bonne humeur, a de l’énergie à revendre : il en faut, pour élever trois garçons turbulents de 1, 4 et 6 ans. À la naissance du dernier, elle a décidé de faire une pause dans son travail de vendeuse pour prendre un congé parental d’éducation. Jusqu’en juillet 2010, elle touche donc 810 € par mois, si on cumule l’allocation de congé parental (400 € environ), l’allocation jeune enfant (170 €) et les allocations familiales et de logement.

« Avec cet argent, je paye les courses : environ 400 € par mois, pour nous 5, sans faire de folie. Nous mangeons du riz presque tous les soirs. Puis les factures : EDF, gaz, la mutuelle... » Pour tout le reste, la famille vit sur le salaire de Patrice : 1 900 € nets mensuels, toutes primes comprises. « Notre loyer est de 870 €, et pourtant nous habitons à Sevran. Depuis que Patrice travaille sur Paris, nous avons dû acheter une voiture. Il nous reste 5 ans de crédit à payer, à 255 € par mois. »

S’ajoute un autre crédit à la consommation, contracté par le couple pour faire face à des dépenses courantes. 65 € mensuels y sont affectés. Tous les mois, Lara, qui gère le budget, retire 200 € de son compte bancaire pour les mettre sur un livret A à la Poste. Cet argent constitue une réserve pour la fin du mois. Mais cela ne suffit pas : il faut y ajouter un peu de travail au noir.

Avant le congé parental de Lara, la quasi intégralité de son salaire était consacrée à la garde des enfants : nourrice, garderie le soir et le mercredi... Avec la naissance du troisième, elle aurait même travaillé « à perte ». Désormais, elle peut aller chercher elle-même ses enfants à l’école. « Les deux grands font du sport, ils adorent ça et ils ont besoin de se défouler pour évacuer leur énergie. » Là encore, ce n’est pas gratuit : environ 280 € de frais d’inscription annuels, à payer à la rentrée scolaire.

Dans le budget familial, l’imprévu n’a pas sa place : Patrice et Lara limitent les sorties et leurs dépenses personnelles : pas question de dîner au restaurant, par exemple. Leur petit plaisir : tous les trois ans, passer un mois ou deux en Guadeloupe, dans la famille de Lara.

« Pour arrondir les fins de mois, je vends de la vaisselle dont nous ne nous servons plus, ou les affaires trop petites de mon dernier enfant, afin de lui en racheter d’autres. Je les vends sur Ebay, le plus souvent, ou à des amies d’amies qui ont des enfants elles aussi. Depuis cette année, je travaille un peu au noir : je garde un enfant en fin de journée, ça me rapporte 250 € par mois. Là, je cherche en plus à faire du repassage. »

En résumé, voici les entrées et sorties de la famille :

Les entrées :

Salaire de Patrice : 1900 €

Allocations familiales et logement : 810 €

Garde d’enfant de Lara : 250 €

Sorties :

Loyer : 870 €

Courses : 400 €

Voiture : 255 €

Essence : 140 €

Mutuelle : 50 €

Économies : 200 €

Sport des enfants : (cotisations et tenues) 50 €

Fournitures scolaires : 50 €

Couches pour bébé : 65 €

Vêtements et chaussures pour enfants : 60 €

Crédit à la consommation : 65 €

EDF / GDF : 50 €

Internet et téléphone fixe: 40 €

Téléphones portables : 120 €

Impôts sur le revenu et impôts locaux : 240 €

Il reste un petit solde, mais la famille en a toujours besoin pour les impondérables : emmener la voiture au garage, avancer des frais d’orthodontie pour les enfants, combler le découvert du mois précédent, ou faire face aux sorties scolaires payantes… Si Patrice et Lara pouvaient avoir 500 € de plus par mois, ils sauraient quoi en fait : « J’irais chez le coiffeur, mes cheveux, c’est une horreur. Et j’achèterais un nouvel ordinateur, le mien date des années 80 » confie Lara. Pour Patrice, ce serait : « De nouveaux vêtements pour moi et les garçons, et un séjour en Guadeloupe six mois par an : À Paris, il fait trop froid ! »

Par Marlène Schiappa

Marlène Schiappa -