Mohamed tacle les chances de son côté
Lundi 22/12/2008 | Posté par Alexandra Turpin
Monter sa société, ça demande du temps et de l’énergie. Pour aller jusqu’au but, il faut franchir une série d’étapes. Nous allons suivre le parcours de Mohamed, 36 ans, qui veut créer son entreprise de football indoor. Premier stade : le projet, le business plan et la recherche d’un local
Il y a quelques mois encore, Mohamed ne songeait pas à devenir entrepreneur. Il travaillait depuis sept ans dans une société informatique et se trouvait selon lui, « dans un petit nid douillet au niveau du travail ». Puis son entreprise a changé de structure et a fermé son service. Il a dû choisir entre une mutation en province et un licenciement économique. Il a opté pour la seconde proposition.
Mohamed est marié et il a emprunté pour devenir propriétaire. Quitter la région parisienne semblait donc compliqué. Afin d’aider les licenciés économiques, l’entreprise a mis en place des dispositifs pour retrouver un emploi ou monter sa propre affaire. Et justement, il vient d’avoir une idée : une salle de football indoor.
Le projet lui est venu assez simplement : « J’étais parti jouer dans un centre. J’ai eu envie d’en ouvrir un plus près. Parce que ça marche et les gens n’hésitent pas à se déplacer pour y aller. Je me suis dit qu’il y avait du potentiel. » On ne vous dit pas, enfin pas encore, où Mohamed veut s’implanter en Île-de-France. Il ne veut pas se faire tacler l’idée.
L’entreprise dans laquelle il travaillait lui propose une aide financière de 7 500 euros ainsi que l’assistance d’Altedia (un groupe de conseil en management et ressources humaines). Avec eux, il va étudier la solidité du dossier. « On a parlé du projet, du financement. Je leur ai fait un premier topo sur les terrains de foot indoor. Ils ont vu que c’était faisable. Si ça l’était pas, on aurait avorté le projet. » Mohamed marque un point.
Altedia l’a alors coaché dans l’élaboration de son Business Plan, puisqu’il ne savait pas vraiment comment s’y prendre. « La société est là pour ça. Ils connaissent bien leur boulot. Avec eux, on ne part pas à l’aventure. » Ensemble, ils ont évalué le marché, arbitré les dépenses (environ 150 000 euros) et les ressources. Mohamed a fait le point sur ses apports personnels. Il a également testé son projet sur le terrain, auprès de gros clients potentiels : des sociétés qui souhaiteraient intégrer le football indoor aux activités de leur comité d’entreprise. Bien visé ; il a une liste de boîtes intéressées. Il fait jouer ses anciens contacts dans les entreprises, les collectivités locales ou les clubs de foot : « C’est aussi beaucoup de système D. Il faut y aller au culot, avec une plaquette, des tarifs, des remises. J’ai choisi une zone géographique que je connais bien pour mettre toutes les chances de mon côté. »
Son Business Plan est aujourd’hui terminé à 70%. Pour le finir, le jeune entrepreneur doit encore trouver un local (et donc connaître le loyer et les charges qui vont avec). En ce moment, c’est sa principale difficulté : « C’est très cher au niveau de la location. Il faut prendre des rendez-vous, essayer de faire descendre les prix. Par rapport à la crise financière, il y a moins de sociétés qui ouvrent, donc qui cherchent des locaux. J’espère jouer la dessus pour faire pression sur les loueurs. » Autre problème, certains propriétaires sont un peu frileux. « Ça va ramener du monde. Ils craignent des saccages, des vols. C’est à moi de leur donner confiance, de tout structurer, de montrer que tout sera aux normes. Il y aura aussi un système de vidéosurveillance. »
Mohamed consacre toute son énergie à la recherche de la salle. Le local et donc la clôture du Business Plan vont lui permettre d’accéder à la deuxième mi-temps : le financement. Une démarche à effectuer auprès d’une banque mais aussi avec des associations, comme Garances. Comme le dit Mohamed, c’est là « le nerf de la guerre ».
Alexandra Turpin
Par Anonyme