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Massine, un entrepreneur en démarrage contrôlé

Mardi 18/11/2008 | Posté par Elisa Mignot

1/2 Adie. Massine a 27 ans et vient de Bobigny. Il a suivi le programme CréaJeunes de l’Adie, destiné aux jeunes des quartiers, et aujourd’hui, il va bientôt démarrer une activité de transporteur à son propre compte

Un BEP compta, des petits boulots en intérim par-ci par-là puis un CDI chez un transporteur, Massine a accumulé les expériences ces dernières années. Assez en tout cas pour avoir présenté un projet convainquant à l’Adie, intégrer son programme CréaJeunes et bénéficier aujourd’hui d’un microcrédit pour créer son entreprise de transporteur. Objectif : commencer dès décembre prochain à livrer ses premiers clients. 

Cet après-midi, le jeune entrepreneur de Bobigny va se rendre chez un assureur à Créteil pour obtenir un devis. C’est peut-être pour ça qu’il est si pimpant : petit jeans, chemise blanche, pull sans manche et rasé de près. Il en a vu avant, des assureurs, et en verra sûrement après mais il « ne lâche pas prise », il le répète, il cherche la solution pour assurer son premier véhicule au meilleur prix. Parallèlement, le jeune entrepreneur fait son chemin dans les méandres administratifs afin d’immatriculer son entreprise auprès de la Chambre de Commerce. Ballotté de bureaux en bureaux, il galère un peu mais, dit-il en souriant, « je reviens toujours aux guichets jusqu’à ce que je comprenne ce qu’il me faut ».

Pourtant, en ce moment, ce qui préoccupe vraiment le jeune homme au regard doux et à la parole déterminée, c’est son véhicule. Celui avec lequel il va commencer, celui avec lequel il va faire de la route – il aime bien être seul, confie-t-il au passage. Camion ou fourgon ? Tout dépend de quels transports il s’agit : « si c’est plutôt de la messagerie », explique-t-il, il fera de la livraison rapide et des petits colis. Le fourgon est donc plus pratique. S’il fait de la grosse livraison, le camion s’impose. Sa décision n’est pas encore prise.

Son père qui lui aussi est dans le transport lui donne régulièrement des conseils. C’est même lui qui lui a suggéré d’aller se renseigner à la Chambre de Commerce où il a pris connaissance des offres de l’Adie. Le jeune homme interrompt son récit puis dit : « J’ai la chance d’être bien entouré par ma famille, mes amis. J’ai de bons modèles autour de moi, des gens qui ont créé des entreprises qui marchent. »

Il a poussé la porte de l’Adie car il voulait « gagner plus », un peu plus que son SMIC. « Je suis encore chez papa-maman, souffle Massine, et je suis avec quelqu’un. J’ai envie de me marier. Et puis je n’aime pas avoir quelqu’un derrière moi », ajoute-t-il. Il avait 2 000 euros d’économie et a bénéficié d’une prime de 2 000 euros accordée par le groupe Renault-Retail Group. Il a également obtenu un prêt d’honneur (à intérêt 0%) de 2 500 euros et un microcrédit auprès de l’Adie de 5 500 euros. « Le taux du microcrédit est de 9,71%, à rembourser sur 24 mois, soit 253 euros par mois, détaille-t-il, mais ça vaut vraiment le coup car l’on gagne énormément avec le suivi de l’Adie. »

Pendant les 2 mois du programme CréaJeunes, il a travaillé sur son projet lors d’ateliers, d’échanges, avec la dizaine d’autres jeunes sélectionnés et les bénévoles-tuteurs issus du monde de l’entreprise qui les ont accompagnés. Il se sent désormais plus confiant, en particulier lorsqu’il va démarcher des clients. Mais surtout, il sait que s’il a un problème, s’il se sent débordé ou perdu, il peut appeler l’Adie et on l’aidera.

Massine a déjà démarché plusieurs clients potentiels, il a des promesses, des lettres d’intention. À vrai dire, il ne s’en fait pas pour ça. Du travail, il y en a. « Le transport par route se développe », explique-t-il en pro. « Tous les lundis, je vois des annonces dans Le Parisien. » Sourire timide au coin des lèvres, il envisage même de louer un jour prochain d’autres camions et d’embaucher quelqu’un pour répondre aux demandes de ses futurs clients.

Par Elisa Mignot

Elisa Mignot -