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Les katas de la création d’entreprise

Vendredi 20/02/2009 | Posté par Axelle Adjanohoun

Deux frères passionnés d’arts martiaux ont créé leur propre marque de sport en même temps que leur entreprise, il y a de cela 4 ans. Un parcours aux multiples obstacles que nous retrace Axelle

Rudy 34 ans et son frère Boris 28 ans sont entrés dans le dure monde de la création d’entreprise en voulant fonder leur propre marque de sport. En réalité c’est de la passion du cadet pour les arts martiaux (qu’il pratique) que l’idée leur est venue de se spécialiser dans l’équipement sportif de combat. Les deux frères tentent de monter leur projet en 2004, mais voilà !, les banques rechignent à leur prêter de l’argent en évoquant souvent les chiffres défavorables aux entrepreneurs de banlieue : une grande partie des entreprises créées par des jeunes de banlieues ferment au bout de 2 ans). Ce n’est dont qu’avec leurs seules économies que leur entreprise, Jon Stomp sera financée.

Les débuts ont été difficiles, il a fallu trouver des distributeurs, mais surtout des fournisseurs. Et pour ça, Rudy et son frère « ont bien galéré ». Ils ont tenté d’acheter en Asie mais leurs moyens ne leur permettaient pas de s’attaquer aux grandes quantités fabriquées là-bas. Au bout de quelques temps, ils se rendent à l’évidence : « Notre stratégie n’était pas la bonne, alors nous avons décidé de faire un break d’un an », confesse Rudy.

Durant cette période, ils se tournent vers différentes associations susceptibles de pouvoir les aider. Ils essaient d’abord Planet Finance puis B.A.C (Business Angel des Cités). « Ces rencontres ont mis un coup d’accélérateur à notre projet », me confie le plus grand des deux frères. En effet, BAC les a financé à hauteur de 230 000 euros.

Quatre ans après le début de l’aventure, les choses commencent réellement à prendre forme. Parce qu’ils ne voulaient pas se tromper de nouveau, ils ont mis toutes les chances de leur coté, notamment avec la réalisation d’un business plan. « Nous n’avions pas les moyens de payer une société spécialisée », explique Rudy, alors ils sont partis sonner à la porte de la junior entreprise de Dauphine.

Composée uniquement d’étudiants, ces quasi-diplômés réalisent des études de marché sur le terrain. « Ce sont des études fiables », m’affirment Rudy et « tout ça à moindre coût ». Ce business plan leur a servi non seulement dans l’étape de sélection auprès de BAC. Mais ce fut surtout un moyen pour eux d’être certains de ne pas se tromper dans le projet, en vérifiant qu’un marché potentiel existe et en déterminant les moyens nécessaires pour le conquérir.

Aujourd’hui que les moyens sont là, les deux frères ont changé de stratégie marketing. Fini le temps où ils démarchaient auprès des magasins, désormais la diffusion de leurs produits se fera directement dans les salles de sports via un catalogue dont le premier numéro est sorti au mois de janvier.

Axelle Adjanohoun

Axelle Adjanohoun -