Laurence Lascary, la Spike Lee française ?
Mercredi 27/05/2009 | Posté par Chaker Nouri
Le jury du festival de Cannes vient de rendre son verdict. Au même moment, Laurence Lascary, productrice, quitte la Mecque du 7 éme art pour regagner Paris, après avoir passé une semaine non pas à faire la fête, mais à promouvoir sa boite de production spécialisé dans les programmes sur et avec les populations sous et mal représentées à l’écran.
L'AUTEUR DE CET ARTICLE AINSI QUE LAURENCE LASCARY SERONT EN DIRECT CE SOIR DE 18H30 A 19H00 SUR GENERATIONS FM (88.2), DANS L'EMISSION GENERATION 2 DE CHLOE.
« Black is beautiful » voilà comment on pourrait qualifier la fondatrice de DACP (De l’autre côté du périph ) : sourire charmeur, yeux en amandes, style urbain et fashion. Elle ne laisse pas insensible. Mais derrière ce joli visage, il y a aussi une tête bien fête. Elle est titulaire d’un master en marketing et distribution dans l’industrie audiovisuelle européenne, diplôme obtenu dans la prestigieuse université de La Sorbonne. Elle a vraiment tout pour plaire.
Et en plus, elle a des convictions. Elle est membre actif de l’AFIP (Association pour Favoriser l’Intégration Professionnelle) et des Indivisibles (association qui lutte contre les préjugés etno-raciaux).
Au regard de son cursus, elle aurait pu se contenter d’un poste de salarié au sein d’une société de production, mais elle souhaitait plus que tous voler de ses propres ailes et donner un sens à sa vie professionnelle.
C’est lors de sa période new yorkaise, où elle a travaillé pendant un an chez Uni France, qu’elle décida de créer sa société de production, dans un secteur assez particulier. « La diversité dans son ensemble est mal et sous représenté. Hors son absence est préjudiciable à la création cinématographique. Il y a dans cette diversité une exceptionnelle force créatrice peu exploitée ». Dés son retour à Paris, elle met donc tout œuvre afin de mener à bien son projet : business plan, financement, étude de marché. Très vite les interlocuteurs qu’elles rencontrent sont enthousiasmés par son projet, même la Banque la suit à hauteur de 30 % et, cerise sur le gâteau, elle recevra le prix des talents des cités 2008.
Aujourd’hui sa société « De l’autre côté du périph » a 6 mois d’existence, située à Montreuil dans une pépinière. Elle a déjà produit un certain nombre de programmes : L’Ecole des Ambassadeurs, La minute Emploi Diversité, La Barrière des Préjugés de Luc Saint Eloy, le court-métrage Dead Buddy. Mais c’est surtout les programmes destinées aux entreprises qui sont rémunérateurs : « on travail beaucoup avec les entreprises, qui souhaitent communiquer sur la diversité ou le développement durable. C’est ce qui nous permet de faire rentrer du cash », confie la fondatrice.
Malgré la bonne santé de sa société qui fait la promotion de la diversité dans le 7 éme art, Laurence a un avis assez lucide sur la place de la diversité dans le cinéma. « Lorsqu’on vous êtes noir on vous proposera un rôle d’agent d’entretien et quand vous êtes arabe ça sera le rôle de voyou. Certes vous avez quelques acteurs qui arrivent à sortir des codes étables comme Roschdy Zem, mais ils sont rares ». Surtout ne lui parlez pas du film Aicha de Yamina Benguigui comme un exemple « ce film est une succession de clichés et de préjugés, une image des quartiers qui est extrême et loin de la réalité ».
Il y a peut-être dans ce petit bout de femme un Spike Lee en puissance...
Par Anonyme