Fadela, Claude, Sofiane et les autres...
Mercredi 22/10/2008 | Posté par Anne Dhoquois
Saint-Denis, 22 octobre 2008. À l’Usine, haut lieu de l’économie sociale de la Plaine Saint-Denis, se pressent des personnalités du monde politique et économique. Organisée par IMS-Entreprendre pour la cité, cette journée de rencontres baptisée « Agir et recruter dans et avec les quartiers » est l’occasion de donner le coup d’envoi d’un tour de France dédié à l’emploi des habitants des quartiers populaires. C’est Fadela Amara, secrétaire d’État chargée de la politique de la Ville, et le Président d’honneur d’Axa Claude Bébéar qui s’y collent. Près de 15 villes sont sur leur feuille de route et autant d’occasions de convaincre des entreprises de faire le pari de la diversité. Première étape fin octobre à Clermond-Ferrand. Puis Bordeaux, Dijon, Grenoble…
Retour à Saint-Denis, dans le 9-3. À la tribune, Fadela Amara, dans un discours improvisé, prône la rencontre entre habitants des quartiers et chefs d’entreprise, pour mieux se connaître, pour mieux collaborer. Trois petits tours et puis s’en va... Elle a d’autres obligations sur sa feuille de route du jour, la cérémonie en la mémoire de Sœur Emmanuelle. Fadela veut en être. Question d’image. Les entreprises peuvent attendre... Tout un symbole.
Et pourtant, il y a fort à parier que la sœur l’aurait prié de rester à Saint-Denis, là où des chefs d’entreprises s’emploient à donner corps à un Plan Espoir Banlieue qui repose en grande partie sur leur bonne volonté. Et, coup de chance pour la secrétaire d’État, de la volonté il y en a... À la tribune se succèdent des patrons déjà engagés dans la démarche... Et pas des moindres : Général Electric, SNCF, Vinci, etc. Objectif : montrer l’exemple et convaincre, encore et toujours, que la diversité ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. Un petit pas pour le recruteur, un grand bond pour les quartiers ? Pas si simple. On est encore loin de l’effet levier escompté. On est encore loin de la banalisation. Mais à chaque processus son point de départ et ses belles histoires, qui, démultipliées, donnent envie à d’autres d’y croire.
Dans les couloirs de l’Usine, Sofiane est là pour le rappeler : enfant de la cité des 4000, il s’est battu pour atteindre son rêve, travailler dans la communication. Mission accomplie : il est l’heureux directeur adjoint de Nouvelle cour, agence de communication associative basée à la Courneuve. Parmi ses potes, c’est un exemple ; la preuve que c’est possible... Dommage qu’il n’y ait pas plus de Sofiane à l’Usine ce jour-là.
Reste que nombre d’entreprises ont répondu présentes à l’invitation d’IMS-Entreprendre pour la cité, venues présenter leur méthodologie, leur expérience, leurs bonnes pratiques, avec force et conviction. 2000 déjà ont signé la Charte de la diversité. 2000… seulement, précise Claude Bébéar avant de déclarer, en guise de conclusion, que « les entreprises ne peuvent se passer d’un pan entier de compétences ! » À bon entendeur…
Par Anonyme