Fadela Amara : « Nos cerveaux sont excellents mais ce n’est pas l’économie française qui en profite »
Vendredi 28/11/2008 | Posté par Chaker Nouri
Fadela Amara, Laurent Wauquiez et une dizaine d’entreprises étaient réunis hier à Saint-Ouen pour signer de nouvelles promesses d’embauche dans le cadre du Plan Banlieue. Malheureusement, cela ne s’adresse pas aux diplômés et les postes en question sont peu qualifiés… VIDEO EN +
Quand on est sur le point d’annoncer une nouvelle hausse du chômage, il faut paraître rassurant. Avec 46 000 nouveaux demandeurs d’emplois pour le mois d’octobre et la barre des 2 000 000 de chômeurs dépassée, Laurent Wauquiez, secrétaire d’État à l’Emploi, et Fadela Amara, secrétaire d’État à la Ville, n’étaient pas trop de deux ce jour-là à l’ANPE de Saint-Ouen pour relancer un Plan Espoir Banlieue qui peine à convaincre. C’est dire si leur présence était symbolique : les chiffres sont mauvais mais il faut garder « espoir » !
Et pour cela, ils ne viennent pas les mains vides : 15 nouvelles entreprises et 8 fédérations professionnelles sont venues signées la convention « pour l’emploi des jeunes des quartiers », sous l’œil et l’objectif de tous les grands médias de la place parisienne. Mais dans la salle les principaux concernés n’étaient pas très nombreux.
Studieusement, à l’appel de son nom par Laurent Wauquiez, Icham déroule son discours préparé à l’avance : « Je viens des quartiers difficiles. Je n’ai pas été loin à l’école, mais j’ai toujours voulu m’en sortir, explique ce Balbynien d’une vingtaine d’année. Je travaille depuis trois ans chez Buffalo Grill et je remercie mon employeur de m’avoir embauché. » La chaîne de restauration, n’aurait trouvé meilleur porte-voix pour annoncer son engagement en faveur de l’embauche dans banlieues.
Mais celui remporte la palme, c’est très certainement le représentant de la société de sécurité privée Securitas : « Je promets 90 000 embauches, à destination des jeunes des quartiers qui seront motivés et qui ne rechignent pas à la tâche. » On le serait à moins…
L’ennui, c’est que toutes ces entreprises ont pour point commun de rechercher des jeunes non-diplômés pour des postes très peu qualifiés. Après tout, pourquoi les jeunes de banlieue devraient-ils se contenter d’emplois de manutentionnaires ou de commis de cuisine ? Est-ce que cela ne participe pas à la ghettoïsation des quartiers ? Et au départ des jeunes diplômés vers l’étranger, là où leurs compétences sont « employées » à leur juste valeur ?
Réponses en image de Fadela Amara et Laurent Wauquiez :
Par Chaker Nouri
Vidéo : Chou Sin
Par Anonyme