Et si les universités françaises se mettaient aux techniques de marketing pour placer leurs futurs diplômés. Imaginez, le président d’une faculté de banlieue attirer - le terme est choisi - les patrons du CAC 40 avec un but avoué : placer les futurs diplômés. II organiserait une tambola avec voyages à la clé pour les recruteurs, un dîner avec au menu homard et grand cru. ll ne reculerait devant rien pour favoriser leur recrutement… Inimaginable en France, la méthode est trop audacieuse ! Pas aux Etats-Unis, rien d’étonnant me direz-vous. Soyons clairs, la France n’a pas vraiment de choses à envier au système américain. C’est important de le préciser. En revanche, il serait dommage de se priver des idées innovantes en matière de promotion des jeunes diplômés et notamment ceux issus des universités de banlieue. Ils ont quand même un train d’avance. Et en la matière, Barry Thomson, directeur du service des carrières de l’Université de Tulane (Nouvelle Orléans) est bien placé pour en parler ! A Tulane, les jeunes diplômés, on ne les lâche pas dans la nature. 

Le service des carrières est une mine d’or pour les étudiants. Entre conseils et coaching, tout y est fait pour faciliter leur placement en entreprise. Pour y arriver, Thomson n’a pas peur de déployer toute la palette du parfait communicant, création de slogan « HireTulane grads » et goodies à destination des entreprises. Autre point fort de la stratégie, l’événementiel. D’ailleurs, la « Career fair », (Forum du recrutement) est l’occasion d’attirer les plus grandes entreprises américaines. Cette année, c’est Mardi Gras Invitational ! Les entreprises pourront fêter l’événement à travers la ville…en plus de trouver les candidats idéals. Même si tout cela ne tombe pas du ciel- les frais de scolarité s’échelonnent à 30 000 dollars/ an- le retour sur « investissement » est garanti.

La plupart de ces clients/ étudiants commence leur carrière professionnelle à 40 000 dollars/an. Le jeu en vaut la chandelle. A côté de ces techniques modernes - nous osons le mot -, la France fait pâle figure en matière de promotion de la diversité. Peut être en est on au début. L’université d’Evry Val d’Essonne initie « l’orientation active » destinée à conseiller les futurs bacheliers sur leurs choix de carrière. A Paris 12 vient de nommer une vice-présidente en charge des relations entreprises. Nos universités gagneraient, pourtant, à développer toutes démarches pro- actives comme à Tulane.

Rien de mieux pour booster les relations avec les entreprises et plus largement le monde économique. Notre proposition à Mozaik- RH : réunir les acteurs du monde économique et de l’enseignement supérieur autour d’une table. Commençons comme ça !

Car, dans les facultés, surtout celles implantées en banlieue, la recherche d’emploi ou de stage, c’est quand même le parcours du combattant ! Entre la carte scolaire et l’absence de réseau, difficile pour un étudiant de Paris 13 de trouver un stage prestigieux. Certes, des jeunes sont débrouillards et réussissent à se placer ! Mais combien. On ne peut pas tout leur demander. En l’occurrence, de se prendre en charge contre les discriminations. Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer. Oui au mélange des genres. Et tant pis, s’il faut verser dans le « marketing universitaire » !

Saïd Hammouche

Consulter le site de l’université: http://www.hiretulanegrads.com/

Consulter le portail de l’Université Evry Val d’Essonne : http://www.univ-evry.fr