Du génie économique des banlieues
Jeudi 30/10/2008 | Posté par Serge Michel
Une semaine et deux jours seulement que ce blog est en ligne, et vous avez déjà été plusieurs milliers de lecteurs à venir éplucher nos rubriques, commenter nos articles. Merci de votre confiance ! Ce site va d’ailleurs connaître des développements importants. Des éditorialistes du monde économique vont nous rejoindre et d’autre part, un partenariat avec le cabinet de conseil en recrutement Michael Page International va renforcer notre compréhension du marché de l’emploi, enrichir les éléments de coaching et se traduira également par plusieurs dizaines d’offres d’emploi chaque jour dans notre rubrique Bondy Jobs.
Durant la première semaine du Business Bondy Blog, le débat le plus vif fut indéniablement celui des conséquences pour les banlieues de la crise financière. Il y a eu les déclarations alarmistes de Claude Bartolone sur l’endettement de son département de Seine-Saint-Denis, mais aussi d’autres points de vue, comme celui de dire que les banlieues pourraient aussi profiter de la crise, en raison de ce qu’on pourrait appeler leur « génie économique ». Ceux qui le pensent mettent en avant qu’en banlieue, c’est tous les jours la crise, que les structures économiques y sont par conséquent plus résistantes, que l’économie s’y organise souvent de façon autonome, sans parler d’un possible boom de l’économie grise.
Difficile de trancher pour l’instant. Ce qui est certain, c’est que les banlieues sont déjà un terrain où sont testées de nouvelles expériences économiques, comme le micro-crédit, l’entreprenariat social, les nouvelles niches et surtout ce secteur qui est, en France, promis à une formidable croissance : le service à la personne. Dans Les Emplois de demain, un ouvrage à paraître aux éditions du Cherche-Midi, Lucie Robequain, journaliste aux Échos, et Fabrice Lacombe, président pour la France de Michael Page, estiment que ce secteur a généré 100 000 postes en 2007 et que les entreprises qui lui sont liées ont été multipliées par trois entre 2005 et 2007. Certes, ces emplois, pour la plupart, sont occupés par des femmes et sont le plus souvent des temps partiels subis, 15 heures par semaine en moyenne, mais les perspectives sont là : d’ici à 2015, un quart des créations d’emploi concerneront l’assistance aux personnes fragiles. Les banlieues constituent naturellement le vivier de recrutement pour ce secteur, sur lequel le Business Bondy Blog reviendra avec systématique et séries d’articles.
Plus largement, Lucie Robequain et Fabrice Lacombe soulignent que les entreprises, afin d’attirer les meilleurs talents, font désormais des efforts considérables pour mettre en avant leurs « valeurs éthiques ». Une tendance qui ne pourra que se renforcer avec la crise actuelle, que le grand public perçoit comme une conséquence de la fuite en avant et du cynisme de certains acteurs financiers. Or l’égalité des chances et la promotion de la diversité arrivent en bonne place parmi ces « valeurs éthiques », et devraient elles aussi profiter aux banlieues. Alors, les jeunes, prêts au départ ?
Par Anonyme