1 944, c’est le nombre d’entreprises signataires de la Charte de la diversité. Remercions l’IMS d’avoir initié ce formidable engagement en 2004, brisant ainsi le tabou de la discrimination à l’embauche. Mais quatre ans après, où en est- on réellement ? Je ne parle pas des communiqués de presse envoyés pour faire bonne figure mais des actions concrètes... celles qui permettent d’intégrer toutes les formes de diversité dans l’entreprise. Des gens habitants les quartiers populaires, dont les noms sonnent différents, des femmes, des handicapés, des séniors...

Vous me direz : « Mais de plus en plus agissent. » Regardez la remise des trophées de l’IMS, mercredi dernier. Et vous auriez raison. Valorisons et encourageons la vingtaine d’entreprises qui agit pour qu’elle soit une courroie de transmission. Parmi elles, CARI. Son dispositif « Jeune dans le métier » a reçu le trophée « Entreprises et Quartiers » dans la catégorie formation. 174 jeunes ont été recrutés dans un secteur en manque de main d’œuvre.

Mais assez de congratulation ! La France a encore du chemin à faire en matière de diversité. Disons-le clairement. 2,9 millions d’entreprises dans notre pays selon l’Insee, presque 2 000 signataires de la Charte de la diversité. Moins de vingt sont dans l’action concrète. Vu comme ça, pas de quoi festoyer, non ?

C’est vrai que le changement prend du temps. Mais quand même ! Après tous les travaux menés, les conférences tenues, les articles parus depuis quatre ans, trop d’entreprises restent dans la minimisation du phénomène, pire dans le déni. En management des organisations, on a coutume de dire que la courbe du changement connaît trois phases. Du déni on passe à la minimisation puis à l’acceptation enfin à l’intégration. Pas besoin de faire un dessin, vous aurez compris où se trouve la majorité de nos entreprises.

On sait que le temps a horreur de ce qui se fait sans lui. Patience, donc. Oui mais prenons garde. Croire que la France bouge serait une erreur. Ce qui bouge, ce sont les symboles. On nous en donne, en veux-tu en voilà entre deux petits fours avalés lors de réceptions officielles. Reste que les actions positives restent de l’ordre de l’exception. La preuve, on organise des remises de prix pour féliciter ces « pionniers » de la diversité.

Une question me vient alors : Par les temps qui courent, le combat pour l’égalité des chances ne va t-il pas être remis aux calendes grecques ? Après tout, un invité imprévu vient de faire une entrée fracassante : la crise.