Business Bondy Blog Dakar Bondy Blog Neuilly Bondy Blog Lausanne Bondy Blog Business Bondy Blog Bondy Blog Lyon Bondy Blog Marseille Bondy Blog

Création d’entreprises: «Je pense que la méthode Mbongo a fait ses preuves!»

Mardi 02/12/2008 | Posté par Elisa Mignot

2/2 Maison de la création d'entreprises. Thierry Clément, directeur général de l’APCE, nous avait présenté, dans une précédente interview, les Maisons de la Création d’Entreprises. Il avait insisté sur le rôle-clé de l’animateur de cette maison. Le rendez-vous a donc été pris avec Serge Mbongo, animateur de la MCE de Corbeil-Essonnes

Il faut laisser la porte ouverte car quelqu’un peut toujours avoir besoin de lui, à côté, dans le centre de ressources. Dans son bureau, au pied de la cité des Tarterêts, Serge Mbongo est à la tête de la Maison de la Création de Corbeil-Essonnes, depuis sa création en 2006. Il reçoit des centaines de créateurs d’entreprise potentiels chaque année, leur construit un « plan d’action » et les présente aux structures publiques et privées qui peuvent les accompagner. 

« Je pense que la méthode Mbongo a fait ses preuves ! », lance-t-il, en feuilletant le livre d’or des jeunes créateurs. Il peut en effet s’enorgueillir d’avoir aidé à la naissance de près d’une trentaine d’entreprises depuis 2 ans. « On nous dit que l’expérimentation des Maisons de la Création devrait être étendue mais tout ça est très politique », avance-t-il prudemment.

En effet, les trois Maisons de la création d’Entreprises présentes en France – les autres sont à Argenteuil et à Lyon – ont été lancées par Renaud Dutreil, ministre des Petites et Moyennes Entreprises du gouvernement Villepin. À l’origine, il s’agissait d’un test qui, s’il s’avérait positif, serait étendu à d’autres quartiers défavorisés. Rappelons qu’à l’époque de leur création, les émeutes en banlieue de 2005 étaient encore bien présentes aux esprits.

« Chaque gouvernement veut lancer ses propres projets, poursuit l’animateur, quitte à faire plus ou moins la même chose en changeant de nom. » Serge Mbongo a été reçu par beaucoup de gens, y compris par les conseillers de Fadela Amara, sans que cela débouche sur du concret. Pourtant ça n’entame en rien son optimisme. Il croit dur comme fer que « lorsqu’il y aura des entrepreneurs issus des minorités et des banlieues, l’accès à l’emploi sera beaucoup plus ouvert et la richesse mieux repartie ».

Mais ce qui nourrit sa motivation, c’est un projet un peu fou qui l’anime depuis les années 90. À cette époque, il est retourné plusieurs fois dans son pays d’origine, le Congo-Brazzaville. Choqué par la misère, il s’est promis d’agir. N’ayant « aucune crédibilité » dans son pays, il décide de faire ses armes en France, en banlieue, à la cité des Tarterêts, où il a vécu une vingtaine d’années. Avec une maîtrise en sciences de gestion et un DESS finances de l’entreprise, il trace son chemin. Le jour où l’APCE fait appel à lui, il est directeur d’un magasin hard discount et préside une association, Racines, où il a déjà mis en place un dispositif d’aide à la création d’entreprise.

Loin d’avoir perdu de vue son projet de départ, il résume ainsi la logique de son parcours : « Je suis persuadé que ce sont les entrepreneurs issus des banlieues qui pourront investir en Afrique, explique-t-il. Ils seront plus sensibles aux difficultés, car, d’une certaine manière, ils les auront vécues. » Cependant, il le reconnaît, la route est longue, très longue jusqu’au Congo-Brazzaville. En attendant, sa route le conduit non loin d’ici dans une mission locale où, cet après-midi, il va pour la énième fois présenter sa Maison.

Par Elisa Mignot

Elisa Mignot -