« Avant, pendant et après la création, il ne faut pas rester seul ! »
Lundi 02/03/2009 | Posté par Marlène Schiappa
Lou Labor vit dans l’Essonne. Docteur en pharmacie, elle a passé 12 ans dans les officines avant de se lancer dans la grande aventure de l’entreprenariat, en créant PUCE, une société de produits du commerce équitable pour enfants, dont les initiales signifient « Pour Un Commerce Ethique ». Le Business Bondy Blog l’a rencontrée : elle nous raconte comment elle a eu cette idée folle, comment elle l’a financée, ce que ça lui rapporte, et délivre quelques conseils avisés aux jeunes entrepreneurs de banlieue
Créer une entreprise, c’était une envie de toujours ou c’est l’idée qui t’est tombée dessus ?
Étudiante, j’avais déjà le désir de créer mon entreprise. Parallèlement à ma dernière année d’études, j’élaborais mon premier projet de création d’entreprise (une agence d’intérim spécialisée dans la pharmacie). Au cours de ma vie professionnelle, d’autres projets se sont construits... sans pour autant me lancer. Finalement, la maternité orientera mes envies de création vers le monde de l’enfance et particulièrement celui des tout-petits. Et cette fois-ci, en 2007, je saute le pas ! Même actuellement, j’ai encore d’autres projets en tête qui pourront peut-être voir le jour…
Quelles sont les principales difficultés rencontrées dans la phase de démarrage ?
Au démarrage de l’entreprise, comprendre les principes de base de la fiscalité et de la comptabilité d’entreprise a été pour moi un véritable défi. Même si travailler seule est un confort pour moi, c’est aussi une difficulté : il a fallu apprendre rapidement à gérer son temps et les priorités. La « casquette multi-fonctions » est parfois lourde à porter. Il a fallu également, à plusieurs reprises, recadrer les choses avec mon entourage (famille et amis) afin de faire comprendre que travailler pour soi et chez soi n’est pas synonyme de temps libre !
As-tu été aidée (par des boutiques de gestion, par des conseillers, etc.) ?
Mon parcours de création a été suivi, à son début par l’AEE (Agence pour l’Economie en Essonne), ensuite par une Couveuse d’entreprise et validé avec avis favorable par un cabinet de Conseil aux entreprises. Parallèlement, je me suis inscrite à une formation de 8 mois d’initiation à la comptabilité d’entreprise délivrée par le CNED.
Tu as un diplôme de pharmacie. Pourquoi avoir changé de voie ?
C’est certainement dû à la corrélation de plusieurs facteurs à un moment donné de ma vie professionnelle et personnelle : une petite lassitude de mon travail, peut-être due à plus de 12 ans de pratiques officinales derrière moi, un contexte au sein de l’entreprise qui m’employait quelque peu compliqué, des horaires de travail – propres à la pharmacie – devenus peu compatibles avec la vie familiale d’une jeune maman...
Qu’est-ce qui a été plus difficile : passer un doctorat ou créer une entreprise ?
Je ne trouve qu’il y ait eu un exercice plus difficile que l’autre. Même s’ils sont différents, tous deux m’ont demandé concentration, rigueur et ténacité.
Est-ce que PUCE est déjà rentable ? Arrives-tu à te payer ?
En août 2008, PUCE a clôturé son 1er exercice en étant déficitaire. Ce n’est pas une surprise, en ayant réellement commencé à fonctionner qu’à partir du 5e mois de vie de l’entreprise. J’espère être rentable pour le prochain exercice. Je ne me paye pas préférant, pour le moment, réinvestir les bénéfices dans la capacité d’auto-financement de PUCE. Je prévois cependant de le faire courant 2009.
Un jeune entrepreneur vient te voir. Quels sont les trois conseils que tu lui donnes ?
– Prendre le temps de bien construire son projet de création pour en sortir un dossier complet, clair, bien présenté. Si c’est compliqué à faire tout seul, se faire aider.
– Si l’entourage très proche (le conjoint !) n’est pas favorable au projet de création, réfléchir à 2 fois avant de se lancer.
– Avant, pendant et après la création, ne pas rester seul mais « réseauter » !
Marlène Schiappa
Par Anonyme