Atoo Kids, le service à la (petite) personne
Mercredi 25/03/2009 | Posté par Nadia Moulaï
Au moment où le gouvernement annonce un nouveau plan de développement des services à la personne, destiné à créer 100'000 postes par an, le Business Bondy Blog raconte comment cela se passe concrètement pour une association de placement de nounous, Atoo Kids, fondée en 2002. Comme elle refuse le travail au noir, il n'y avait guère pour s'implanter que les beaux quartiers, où les familles ont les moyens de payer le tarif légal.
«Professionnaliser le métier de nounou». Pour Adeline Bandela, créatrice d'Atoo Kids, c'est une priorité. Car dans la profession, les abus sont courants. Alors pour éviter que certains parents ne se retrouvent devant les prud'hommes, elle a l'idée, en 2002, de créer une boîte pour placer les nounous en mal de parents.
Au départ, son projet était un peu différent. «Je voulais monter une société dédiée à la location de matériel en puériculture. Après un stage en création d'entreprise, je me suis redirigée vers une association», raconte-t-elle. Pas de charges à payer, des démarches administratives facilitées, le statut associatif est encore ce qu'il y a de plus simple. «En plus, je n'avais pas de capital pour démarrer l'activité», ajoute la créatrice d'Atoo Kids. Un PC portable, un fax, une imprimante et un téléphone plus tard, Adeline se lance dans l'aventure.
«Je fais de la mise en relation. En fonction du profil déterminé par les parents, je positionne deux candidates. Au préalable, je négocie le salaire en fonction des rémunérations appliquées en Ile-de-France», explique Adeline. «Certaines nounous sont exploitées. Je trouve des baby-sitters, mais mon job c'est aussi d'aider les parents à être en conformité avec la loi. Une nounou à temps plein avec un enfant, chez moi c'est pas moins de 1200 euros par mois. A ce prix là, tout le monde n'a pas les moyens de se payer la nounou idéale. Sauf à Levallois-Perret ou Neuilly-sur-Seine, terrain d'action d'Atoo Kids, où les couples sont souvent des cadres.
Pour autant, Adeline applique des tarifs abordables. Les parents paient un droit d'inscription, 50 euros pour être exact. Stratégique, elle propose plusieurs formules. Pour du baby-sitting occasionnel, les parents versent entre 90 et 150 euros. En échange, ils ont 20 interventions à disposition. Pour une garde régulière, ils déboursent 300 euros par mois. Avec une quarantaine de famille dans son portefeuille de clients, l'activité semble lucrative. Mais, Adeline pose un bémol. «J'en vivais bien jusqu'en 2006. Comme c'est une activité de proximité, je me suis rapidement fait connaître dans ma ville à Levallois-Perret. Au bout d'une année, j'étais au smic. Depuis que je ne figure plus dans le guide des associations de la commune, j'ai perdu 40% de ma clientèle...» souffle-t- elle.
La raison ? «Je ne sais pas trop...la mairie aurait reçu des plaintes de certains parents... J'ai pris un avocat». Elle n'en dira pas plus, préférant se concentrer sur sa petite entreprise. D'autant que les temps sont durs. « En 2008, j'ai eu trois rémunérations. Depuis 2 ans, ça repart un peu mais ce ne sont pas des revenus réguliers». Confiante, elle rappelle que cette année, Atoo Kids a placé 32 nounous pour 13645 heures exercées. Aujourd'hui, Adeline Bandela veut conquérir de «nouveaux marchés »... les beaux quartiers de la capitale. Ca tombe bien, d'après la mairie du 16e, on nous dit que 4000 enfants attendent un mode de garde.
Nadia Moulaï
Par Anonyme