10 questions à Hapsatou Sy, créatice d’Ethnicia
Jeudi 05/03/2009 | Posté par Nadia Hathroubi
Vous avez été nombreux à être bluffés par le parcours d’Hapsatou Sy, la créatrice d’Ethnicia dans l’émission Zone Interdite du 25 janvier dernier. Nous avons interrogé cette jeune chef d’entreprise très occupée sur les raisons de sa réussite
Ethnicia, c’est quoi concrètement ?
C’est un espace de beauté globale. Nous offrons dans un même lieu, coiffure, soins esthétiques, maquillage, et conseil en image. Notre valeur ajoutée ? Nous adapter aux envies de nos clientes, quel que soit leur type de peaux ou de cheveux. Je me souviens que quand j’entrais dans un salon traditionnel, on me disait « non » d’office, sans avoir touché mes cheveux. Pas du tout à cause de ma couleur de peau, mais par manque de savoir-faire.
Vous avez vraiment un parcours atypique, comment vous êtes-vous lancée dans cette aventure ?
Avant j’étais responsable de marchés internationaux dans un groupe informatique, j’avais des responsabilités, je faisais des choses intéressantes mais il me manquait quelque chose. C’est suite à un voyage à New York que j’ai eu le déclic. Cette ville tellement cosmopolite m’a inspiré.
Venez-vous d’un milieu d’entrepreneurs ?
Non pas du tout ! Mon père était ouvrier. Mais il m’a transmis la notion du travail bien fait. Je le voyais partir tous les matins à 6 heures, sans jamais se plaindre.
Depuis, le concept a fait des petits…
Aujourd’hui Ethnicia, c’est deux implantations dans Paris et une autre dans le centre commercial « Les Quatre Temps » à la Défense. Au départ, les choses n’ont pas été simples, il me fallait de l’argent, un local. Je négociais, allais au culot. Au commencement, la déco, c’était Ikea (rires).
Comment expliquez-vous votre réussite ?
Le terme « réussite » me gène, je ne considère pas vraiment avoir réussi. Pour tout vous dire, je n’ai pas encore atteint les objectifs que je me suis fixée. Mais attention, je savoure pleinement ce qui est m’arrive.
Avec le recul, quelle a été votre plus grosse erreur ?
Quand j’ai ouvert mon premier institut, j’ai tutoyé mon personnel. Je voulais créer une bonne ambiance mais certaines des salariées ont pris cela comme un aveu de faiblesse et contesté mon autorité. J’ai du me séparer de la première équipe. La première fois que j’ai reçu une assignation aux prud’hommes, je n’ai pas dormi de la nuit, puis après on s’habitue (rires). Il est important de savoir imposer les limites.
Quels seraient les conseils que vous donneriez à celles et ceux qui veulent entreprendre ?
Avoir confiance en soi, et ne jamais baisser les bras surtout pas à la première embûche. Ce sont les plus endurants qui réussiront.
Vous êtes arrivée deuxième au Grand Prix des Jeunes Créateurs du commerce, qu’est-ce que cela a changé pour vous ?
Cela m’a ouvert les portes d’un centre commercial comme les Quatre Temps, ce qui aurait été impossible si je les avais démarchés seule. Cet emplacement a une valeur de 500 000 euros. J’ai aussi avec 6 mois de loyer offerts, ce qui n’est pas négligeable…
Vous proposez des franchises. Si je suis intéressée, il me faut combien en apport ?
À peu près 30 000€. Sans le pas de porte bien sûr !
Quels sont vos projets d’avenir ?
Ethnicia vient de lancer sa propre ligne de Make-up. Dorénavant c’est ce maquillage qui sera proposé à nos clientes. Il s’adresse à tous types de peaux. Nous sommes également en train de créer une gamme de soins Bio pour la peau. Mon défi, ouvrir le plus de salons, dépasser les frontières françaises !
Propos recueillis par Nadia Hathroubi-Safsaf
Par Anonyme